Les motivations
Je documente depuis les dernières années comment l’humain s’approprie le territoire. Ce territoire si adaptable à ses yeux. Mon travail est axé sur l’Homme, le devoir de mémoire est très important dans ma démarche
Ce projet me permet d’ancrer très clairement le rôle de l’humain dans l’aménagement du territoire. Les archives des anciens résidents mélangés avec les photographies d’aujourd’hui interpellent l’imaginaire.
Qu’est-ce que nous faisions là? Où sont-ils allés? Comment la nature est-elle aujourd’hui? Dans un univers ou des milliards de photographies sont téléversées dans “l’éphémérité” du web. Il est à nous de choisir, lesquelles resteront pour les générations futures.
L’invitation de Jeannot Rioux au rassemblement de juillet dernier m’a révélé l’ampleur des changements physiques de St-Gabriel et comment l’émotion est encore palpable des anciens résidents.
Le portrait des anciens résidents sur les lieux mêmes révèle comment la nature est puissante. Il est remarquable de voir une nature florissante en laissant rarement des traces de la colonie. De nos jours, parfois, de belles forêts sont coupées pour construire des maisons, l’inverse frappe l’imaginaire.
L’importance d’intégrer des photos d’époque au projet pour aider le spectateur à saisir la différence. Lorsque l’on s’y promène aujourd’hui, il est parfois difficile d’imaginer des champs.
Le simple fait d’avoir son portrait sur la terre de notre enfance est un acte de résilience. Ce portrait montre la plus grande force de l’être humain, l’adaptation. Ils ont été dépossédés de leur terre néanmoins, ils ont continué leur vie, c’est un aspect important que je veux que le spectateur saisisse. La photo d’époque frappe parce que le sujet tient un portrait de lui enfant, la nostalgie, les souvenirs d’enfances, ce sont des émotions que chaque personne ressent à un moment à un autre dans notre vie.
Il est important pour moi d’être authentique au moment. Toujours dans le but de garder une homogénéité, les photos d’époques étaient des instantanés, sur le vif, sans préparation, je veux garder ce moment authentique.
Il ne s’agit pas de nommer les sujets photographiés, décrire leur sentiment ou leur vie, le spectateur devra s’imaginer son histoire ce qui l’amènera à faire des liens avec son vécu, ses histoires de famille, ses émotions.
Démontrer comment après 52 ans la nature a repris pratiquement tout l’espace et que l’Homme est encore là fier, malgré les troubles que peut entraîner une expropriation. Un livre photographique laisse toute la place à la photographie; une seule page au début pour expliquer la démarche et par la suite le spectateur découvrira l’émotion des gens à l’époque, à aujourd’hui, comment le sujet a vieilli et quelles émotions ressent-il lorsqu’il visite St-Gabriel aujourd’hui. Il découvrira comment il est impossible de voir les champs qu’il y avait autrefois, que le parvis de l’église est maintenant une trappe à ours et d’autres artéfacts.
La recherche m’inspire beaucoup, la numérisation de photo d’époque en les mêlant aux personnages d’aujourd’hui, au paysage d’aujourd’hui donne une sorte de scénario ouvert. De cette façon, le spectateur sera immergé dans une vie intime ayant des points de repère, mais dans une liberté d’imagination. L’humain se forge une identité comme ça, en naviguant entre point de repère et liberté d’action.
3 commentaires
moi aussi ma chère cousine Rose je n’ai jamais oublieé St Gabriel , encore très précieux j’adore revivre ces moments de mon enfance Régina Allard
moi aussi ma chère cousine Rose je n’ai jamais oublieé St Gabriel , encore très précieux j’adore revivre ces moments de mon enfance Régina Allard
Comme l’aimerais etre avec vous cette année ,mais la santé et l’age ne nous le permait plus,il y à 4 ans nous étions avec vous autres dans notre village que je n’ai jamais oublié,nous nous sommes partis en 56 pour le travail de papa ,ma mère est une centenaire de St-Gabriel.le livre que vous etes a faire j’aimerai me le procurée Merci pour ce que vous faite je suis une fille de Alphonse Allard . Rose Allard